Dans le cadre de la Journée internationale des Droits de la Femme du 8 mars, nous avons choisi de partir à la rencontre de nos commerçantes. Tout au long de la semaine, Mâcon Tendance vous propose de faire connaissance avec celles qui participent au dynamisme et au développement commercial du centre-ville.  Aujourd’hui, retrouvons Nadia Drissi, gérante de Didhem en vrac, spécialiste d’une large gamme de produits bio en vrac, rue Philibert Laguiche.

 

 

Nadia avait deux grands rêves : être maman et aller dans l’Himalaya. En 2011, elle fait un trek dans cette chaîne de montagnes, les plus hautes du monde… Quelques mois plus tard elle apprend qu’elle est enceinte. Une année, deux rêves… Bien loin de l'idée de lancer une épicerie en vrac pour inciter à consommer autrement.

C’est la naissance de son fils, le plus grand bonheur de sa vie, qui va bouleverser sa vie et ses envies. Ses priorités. « À 40 ans, c’était une belle surprise, j’avais déjà appris beaucoup de choses, beaucoup voyager et penser à moi aussi. Il était temps d’aménager mon temps autrement. » Infirmière depuis sa sortie de l’école, puis formatrice toujours dans le milieu médical, cette maman solo, qui a toujours appris de l’école de la vie, choisit un emploi qui lui permettra d’aménager ses horaires pour passer plus de temps son fils, mais aussi de trouver cette petite porte de liberté. Cette bulle d’air bien à elle, indispensable pour cette grande indépendante.

  

Maman et indépendante

 

D’expériences en expériences, toujours dans le milieu médical et du soin, en tant qu’infirmière ou cadre de santé, elle poursuit sa route qui l’amène dans la région beaujolaise il y a quelques années. Nadia suit son chemin et poursuit sa route en quête éternelle de son épanouissement personnel.  « J’étais cadre au Havre et j’ai senti que ce n’était pas la vie que je voulais. Ma mère ma toujours répété : Quoi qu’on te dise tu feras ce que tu veux de toute façon ! La zone de confort, ce n’est pas pour moi, il faut que j’en sorte tout le temps ! »

Ses premiers pas dans le commerce, elle les fait en 2016 en lançant un site d’e-commerce pour des bijoux fantaisie. « Ça m’a beaucoup apporté techniquement, je travaillais aussi de la maison et je pouvais m’occuper de mon fils comme je le voulais. » En parallèle, elle fait quelques vacations pour boucler les fins de mois, avant d’accepter à ses premières amours et de prendre quelques responsabilités dans un Ehpad. Une expérience qui, à défaut de la combler pleinement, lui redonnera confiance et l’aidera encore à grandir.

  

Des valeurs pour partager un mode de vie

   

Installée à Villefranche, elle rencontre Hassan et Katia, commerçants. Après plusieurs années dans la cité caladoise, ils ouvrent une boutique à Mâcon, Du Potager à l’assiette. Lors d’une soirée, elle leur parle des bougies parfumées 100 % cire végétale qu’elle a commencé à fabriquer. Pour l’aider, ils lui proposent d’en vendre dans leur boutique. Et ça marche ! En parallèle, Nadia goûte au commerce et découvre le centre-ville mâconnais puisqu’elle remplace le couple à la boutique quelques heures par semaine. « J’ai découvert ce métier, les échanges, le relationnel plus doux que ce que j’avais pu connaître dans le monde du soin. Et le destin a fait que je continue dans cette voie. » Pour transmettre son énergie et partager ses valeurs d’une manière différente.

Le local voisin du primeur est libre, c’est une opportunité à ne pas rater, mais Nadia sait aussi qu’elle ne pourra pas vendre que ses bougies pour s'en sortir. Après réflexion, elle pense à compléter cette activité avec de l’épicerie fine en vrac et des produits d’hygiène. « Ça venait en complément de ce que faisaient les voisins et j’avais à cœur de partager un mode de vie, une nouvelle façon de consommer par l'achat raisonné : bio et équitable pour lutter au maximum contre les déchets et limiter au maximum les emballages. »

En octobre 2020, Didhem en vrac est né. Didhem comme l’anagramme de Meddhi, son fils. On y retrouve des céréales, des fruits secs, de l'épicerie salée et sucrée, des biscuits, des épices mais aussi de l'huile d'olive, du café, des sirops… Ainsi qu'un petit rayon hygiène et soin, sans oublier bien sûr les bougies de Nadia. Des bougies qui vont faire naître un nouveau projet : récupérer les contenants pour se les réapproprier et les transformer en nouvelles bougies. Avec toujours le même objectif : apprendre à vivre autrement. Et à s’épanouir comme elle a toujours essayer de le faire, avec force, en suivant ses envies et ses besoins.