Le Conseil départemental, par la voix de son président André Accary, a annoncé ce lundi la mise en place d’un vaste plan de soutien pour répondre aux difficultés économiques et sociales générées par la crise sanitaire Covid-19. Les restaurants, les bars, hôtels, autres entreprises du tourisme, coiffeurs, fleuristes et commerçants sont notamment concernés par ces aides directes, mobilisées dès le 15 mai…
Ce plan en faveur des différents acteurs du territoire s’élève à 50 M€. Il va faire appel à des moyens financiers considérables sans augmentation de l’impôt. « On nous a souvent dit depuis 2015 que notre gestion était prudente, une gestion en bon père de famille, mais à chaque fois elle nous permet de répondre à des financements d’urgence, comme c’est le cas encore aujourd’hui, a souligné André Accary. On va sans doute faire appel à un peu d’endettement, mais ce qui est sûr c’est qu’on ne va pas toucher à l’impôt. On ne va pas rajouter de la crise à la crise ! »
Ce plan d’aide, « massif, simple, efficace qui vient en complément de l’État, de la Région et de l’ensemble des collectivités locales, qui est aussi un investissement sur l’avenir », sera voté le jeudi 14 mai lors d’une assemblée départementale extraordinaire. De même que les modalités d'attribution seront détaillées. « Les élus du département seront très vigilants pour que les démarches soient simples et que le soutien financier soit le plus rapide possible. Dès le 15 mai, une cellule sera mise en place pour répondre le plus rapidement aux dossiers. »
Si le Département est déjà sur tous les fronts depuis le début du confinement avec notamment la continuité du service public, le centre de santé, la mobilisation des agents de la collectivité, la mise en place des premières analyses de tests avec le laboratoire départementale Agrivalys, l’ouverture des collèges, la commande de 905 000 masques pour un montant d’un million d’euros (555 000 masques chirurgicaux, 200 000 FFP2 et 150 000 masques en tissu) ainsi que l’achat d’ordinateurs pour les enfants et les personnes âgées, il intervient aujourd’hui auprès des acteurs économiques du territoire.
Commerçants, artisans, acteurs du secteur touristique, métiers en lien direct avec les personnes âgées aides à domicile, établissements d’hébergement…), autant en milieu rural qu’urbain, sont touchés de plein fouet par la crise. Une partie de ce plan les concerne.
Le plan de 50 M€ se divise en effet en deux parties :
25 M€ d’aides aux entreprises : 20 M€ d’aides directes, 5 M€ en entrée au capital d’équipements privés emblématiques du département ou de structures privées telles que parcs de loisirs, équipements ludiques, thermalisme, centres équestres, etc.
Sur le 20 M€, 8 M€ seront consacrés au tourisme : toutes les entreprises du tourisme inscrites au Registre du commerce (campings privés, hébergements, restaurants, bars, etc.) recevront 3 000 €, ce qui représente 1390 structures et 4,2 M€. Les chambres d’hôtes et les gîtes (si taxe de séjour et justificatif de minimum 30 nuitées ces 12 derniers mois) recevront chacun 1 500 €, ce qui représente 1605 structures et 2,4 M€. Les hôtels indépendants hors chaîne recevront 5 000 € chacun + 100 € par chambre dans la limite de 10 000 € (soit 200 hôtels concernés pour un montant total de 1,5 M€).
12 M€ seront versées aux artisans et TPE (coiffeurs, fleuristes, commerçants…), sont concernés concrètement tous ceux qui ont le rideau fermé depuis mi-mars : 1 500 € seront versés pour chaque entreprise qui bénéficiera du fonds de solidarité national abondé par la Région.
Enfin, 5 M€ seront consacrés au soutien des établissements touristiques majeurs (soit pour une entrée au capital, soit pour un accompagnement spécifique).
Les 25 autres M€ seront consacrés à la solidarité et à la santé, qui sont pleinement de la compétence du Conseil départemental, avec notamment des aides pour les services à domicile, les établissements médico-sociaux, les Ehpad, la protection (« Nous allons continuer à investir dans les équipements de protection et constituer des stocks pour le département parce que nous ne voulons plus revoir ce que nous avons vécu au début de la crise. », la santé, l’aide sociale à l’enfance, les secours d’urgence, les établissements pour les personnes en situation de handicap et enfance…
Si ce premier plan ne concerne pas tous les secteurs, personne ne sera oublié, prévient le président Accary : « Tous les secteurs en souffrance recevront l’appui du Département : le monde associatif, sportif, culturel… Toutes les subventions accordées ont ou seront versées même si les événements n’ont pas eu lieu. On fera plus tard dans l’année un nouveau point pour mesurer les conséquences de cette crise sur ces acteurs. »